Charlotte Gainsbourg @ Olympia, Montréal – April 23 & 24, 2010

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Charlotte Gainsbourg parle de Montréal

Couleur Café

L’Hôtel Particulier

Le Chat du Café des Artistes

Looking Glass Blues

Reviews

  • Charlotte Gainsbourg à l’Olympia: le ciel peut attendre! – Par Marie-Pierre Bouchard, Patwhite.com. le 24 avril, 2010

Vendredi soir, à l’Olympia de la rue Sainte-Catherine, ça sentait l’événement. Compte tenu de l’immense succès de l’album IRM, admirablement concocté par Beck, le concert de Charlotte Gainsbourg était particulièrement attendu à Montréal. Dans l’heure qui a précédée l’apparition de l’artiste, le public était alerte et serein, prêt à croquer la femme des yeux et à savourer sa présence en musique.

Belle comme une enfant, la gracile Charlotte est apparue sur scène parée de la plus grande simplicité, devant le décor illustré d’une autoroute en béton. Elle a dramatiquement amorcé « IRM », la pièce titre de son dernier album, avec un mélange d’aplomb et de timidité – même si cela peut sembler contradictoire. D’emblée, le public l’a acclâmée.

Contrôlant parfois la console électro et maniant quelques percussions, la chanteuse a livré les pièces de son album avec une touchante intériorité, bougeant peu, se gardant cette réserve qu’on lui connaît. Mais le courant passait néanmoins. Entièrement habitée par chacune de ses chansons, Charlotte a plutôt laissé le public s’imprégner de l’ensemble, de la magistrale performance musicale du groupe, comme si elle n’en était pas la vedette. Envoûtante malgré elle, son magnétisme est tel que, même en toute retenue, elle irradie. Là réside tout le mystère de son charme…

Il émane de l’artiste une remarquable sensibilité et pas une once de prétention. Bien qu’elle soit absorbée toute entière, voire repliée en elle-même pendant ses chansons, elle en émerge avec son éclatant sourire, presqu’étonnée de la ferveur du public, rappelant qu’elle en est à ses premiers pas sur scène. “C’est la première fois que je chante tout court.” Elle s’excuse à deux reprises pour quelques blancs de mémoire, s’attirant une vague de tendresse spontanée de la part du public qui lui pardonne tout.

Présence évanescente et regard tragique, tantôt fuyant, tantôt rayonnant, l’aura mystique de Charlotte Gainsbourg s’harmonise à la qualité incontestable de son groupe de musiciens. Ensemble, ils ont créé une atmosphère éthérée, un climat intime et organique, un tableau urbain actuel, d’une poésie à faire pleurer. La voix veloutée de la chanteuse, si elle n’est pas particulièrement puissante, s’avère juste et vibrante. La pièce « Heaven can wait » a soulevé la foule avec cette irrésistible sonorité qui n’est pas sans rappeler les Beatles, tandis que les pièces « In the end » et « Time of the Assassins », d’une infinie douceur, furent de véritables instants de grâce. Elle a choisi de revisiter trois des très belles pièces issues de 5:55, son premier album – notamment l’émouvante « AF607105 ». Et ô, ravissement, l’artiste a interprété sa version exquise de « Just like a woman », de Bob Dylan, livrée toute en délicatesse.

Gainsbourg-fille a offert « Hôtel Particulier », de Gainsbourg-père, chanson qui lui va d’ailleurs comme un gant (doit-on s’en étonner?). “J’ai réalisé que j’avais, tout près de moi, le plus beau des répertoires: celui de mon père. Au début, je n’aurais pas pensé oser. Puis j’en ai eu envie… et j’me suis pas gênée!” Cette pièce amorce une transition vers la portion la plus rock du concert, alors que s’enchaînent les excellentes « Looking glass Blues » et « Trick Pony ».

Le rappel fut servi entièrement en français, d’abord avec « Voyage », suivi du « Chat du café des artistes » de Ferland, oeuvre si bien revampée que Charlotte se laissera même aller à sourire à pleine dent en la chantant. D’ailleurs, la version sur scène va encore plus loin que celle qu’on a découvert avec plaisir sur IRM, avec une touche ludique étonnante et très réussie. Le concert s’est terminé sur le ton de la légèreté – audacieux contraste – avec une autre célèbre chanson de Serge Gainsbourg, « Couleur Café », dont l’esprit festif a emballé la foule.

Une soirée intense et magique, pour le public certes, mais vraisemblablement aussi pour Charlotte. “Je me souviendrai de ce concert!”, a-t-elle lancée avec émotion en quittant la scène. Attachante, intègre, Charlotte remontera sur la scène de L’Olympia ce soir, avant de s’envoler pour New York où elle donnera le dernier concert de sa tournée nord-américaine.

  • Critique concert: Charlotte Gainsbourg se fait timide et charmante – Par Marc-André Mongrain, billet.ca, 2010-04-24

Vendredi 23 avril 2010 – L’Olympia (Montréal)

Admettons-le d’emblée : Charlotte Gainsbourg n’est pas une bête de scène.

Or, son allure statique et ses tics nerveux témoignent davantage d’une forme d’humilité face à cette imposante facette du métier de chanteuse qui l’a longtemps terrorisée (le «live») que d’un malaise ou d’une nonchalance.

Bien au courant de cette gêne visible et franche, on aurait dit que la foule montréalaise réunie avec enthousiasme à l’Olympia redoublait d’ardeur pour exprimer à la chanteuse à temps partiel (et actrice de renom) toute l’affection qu’elle lui voue.

Cette énergie a donné lieu à une soirée pour le moins spéciale, que Charlotte Gainsbourg a semblé apprécier autant que ses fans montréalais. La fille de Gainsbarre et de Jane Birkin a su profiter de ce soutien retentissant pour livrer une prestation d’une honnêteté et d’une fragilité désarmantes, et parfois même d’une beauté à couper le souffle.

D’une certaine façon, on pourrait même dire que sa présence timide sur scène ajoutait à l’expérience, qu’elle s’agençait à merveille avec son filet de voix feutrée.

De bons musiciens, de bonnes chansons
Il faut dire que Charlotte Gainsbourg bénéficie de deux ressources clés pour s’en tirer à merveille.

D’abord, la Française est épaulée par une troupe de 5 musiciens hors pairs qui tient bien le rythme et dessine de jolis portraits musicaux à l’aide d’une instrumentation diverse : batterie, basse, guitares et claviers côtoient xylophone, melodica, violon et un jeu de percussion bien fignolé (particulièrement lors de la chanson titre I.R.M.).

Puis, il y a évidemment la qualité du répertoire auquel elle a accès. Il y a le contenu de ses deux disques – des chansons écrites juste pour elle, par des mains de maîtres comme Beck, Jarvis Cocker et AIR – sans compter une vibrante reprise de «Just Like A Woman» de Bob Dylan, et le tiroir à chansons de papa Serge dans lequel elle pige notamment L’hotel particulier et la ludique Couleur café en rappel.

Et finalement, il y a la très jolie reprise du Chat du Café des artistes de Jean-Pierre Ferland, le clou de la soirée gardé pour le rappel. Fort différente de la version endisquée sur I.R.M., la mouture live de Charlotte Gainsbourg prend des airs de comptines techno avant de se terminer dans un nuage sonique.

Au final, Charlotte Gainsbourg apprivoise lentement le monde du spectacle et semble y prendre goût. Le plaisir est réciproque pour le public qui est prêt à faire preuve d’indulgence tant qu’il ait droit à une livraison aussi honnête et d’aussi bonnes chansons.

Moments forts:
Le Chat du Café des artistes, Just Like a Woman, Trick Pony, I.R.M., L’Hôtel Particulier

Moments moins forts:
Heaven Can Wait (version un peu fade), Couleur Café (pas la plus appropriée pour Charlotte parmi les chansons de papa!)

  • Review: Charlotte Gainsbourg at the Olympia, April 23 – By Juan Rodriguez, The Gazette, Sat, Apr 24 2010

Charlotte Gainsbourg, actor and sometime singer, had a big challenge to meet Friday night at the Olympia. There is a vast difference between spending parts of a year and and half leisurely creating music in the studio with Beck (a huge fan of her legendary louche dad Serge), and – as someone accustomed to many takes for film but whose stage experience is very limited – performing them in-the-moment on stage before a hugely expectant full house. So she started with the benefit of a built-in cliff-hanging drama to the occasion: could she succeed?

A willowy unconventional beauty in a sleeveless white frock and slim pants, Gainsbourg is said to be nervous before shows, finally resolving to let things happen. It would not hurt if she tried to make them happen, rather than blend in with her bands dreamy slick soundtrack. There is still a trace of the naif talent she displayed singing Lemon Incest with her father in the mid-1980s, when he produced her debut album Charlotte Forever, a willingness to try anything. Such openness scandalized France back then, but scandal – or anything approaching emotion – was unlikely to sprout from her undernourished, generally flat performance. I kept waiting for something to happen.

Opening up with a string of songs written by Beck for the new album IRM, at first her breathy voice seemed to offer a retro echo – she could have been one of the Paris Sisters singing for Phil Spector in the early 60s. The mood is immediately atmospheric, but wears thin quickly; the languid attack grew monotonous and, worse, devolved into a sort of little-girl-lost plaint. By the time she tried out Just Like A Woman, the Dylan classic, she only sounded like a pale echo of the version her mother Jane Birkin recently recorded. There is a distinct lack of personality in Charlotte Gainsbourg’s voice; you can’t even call her cool because her struggle to project gets in her way.

There were moments when the incandescent lighting, illuminating the black-and-grey urban-scene backdrop, added a noirish existentialism to the show, especially to IRM, the single. Selections from her previous album 5:55, largely written by Jarvis Cocker, punctuated proceedings, and the band had moments of subtle sonorities. Maybe because this was the largest audience of her Quebec tour she might have felt intimidated; she may be more relaxed for a second show (Saturday night). But the best you can say about Charlotte Gainsbourg, stage neophyte, is that she is a work in progress.

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  • Charlotte Gainsbourg, ou le retour de l’enfant prodigue (critique et photos)Par Martin Morin, Showbizz.net, Photo © Eva Blue 24 avril 2010

Charlotte Gainsbourg en concert à Montréal le 23 avril 2010

Un spectacle concis, un décor minimaliste, une mise en scène très sobre et une chanteuse éminemment attendue. Voilà à quoi nous avons eu droit vendredi soir.

L’égérie de Gainsbourg père n’en est pas à sa première présence professionnelle à Montréal. Dans l’un de ses rares – et toujours brefs – entretiens avec la foule, elle nous rappelle que c’est à 12 ans qu’elle est venue y tourner son premier film. Plusieurs films l’ont ramené dans la métropole, mais c’est la première fois qu’elle vient y chanter. «C’est la première fois que je chante, point!».

La tournée de Charlotte Gainsbourg et de son groupe s’inscrit dans la foulée de son dernier album, IRM, réalisé avec l’aide de Beck Hansen.

Actrice accomplie, Gainsbourg n’a pas un catalogue très vaste dans lequel elle peut puiser. Le concert très court – 1h20 bien comptées – offre donc son dernier album au complet, jusqu’à la pièce bonus se trouvant sur l’album, l’excellente Looking Glass Blues.

Elle revisite, à notre grande joie, trois pièces de son premier album 5:55 (réalisé en collaboration avec le groupe Air et Jarvis Cocker de Pulp), soit Jamais, The Operation et AF607105. Nerveuse, la chanteuse demande que le groupe cesse de jouer le dernier morceau afin de pouvoir recommencer, le tout accueilli par les applaudissements nourris des spectateurs. On ne peut s’en plaindre, l’album 5:55 n’ayant bénéficié d’aucun spectacle, reprendre deux fois la même pièce est un cadeau.

Afin de présenter une pièce écrite par son père, Hôtel particulier, Charlotte Gainsbourg explique que même si elle s’est entourée d’excellents collaborateurs pour ses deux albums, du matériel exceptionnel se trouvait juste sous son nez. «Celui de mon père. J’ai décidé de piger sans gêne». Elle termine d’ailleurs le spectacle avec un très ensoleillé Couleur café, une chanson quasi-cinquantenaire.

En plein milieu du spectacle, une reprise, le Just Like a Woman de Dylan, sa contribution au film I’m not There. Et que dire de sa magnifique version du Chat du café des artistes, de Ferland, qui a littéralement soulevé le toit de la salle.

Bref, une soirée réussie au bras d’une chanteuse qui en est à ses premières armes sur scène et, même si cela paraît par moments, on lui pardonne tout. Accompagnée de cinq musiciens de talents, ce n’est que vers la fin que le groupe prend un peu vie, le tout étant d’abord un peu statique. Mais nous ne sommes pas là pour voir un spectacle de danse, nous sommes là pour un moment d’intimité et c’est exactement ce qu’une salle comme l’Olympia permet.

La glace est brisée, le spectacle de ce soir donnera peut-être lieu à un peu plus de contacts entre la chanteuse et ses fans. Peut-être trouvera-t-elle le temps d’étirer un peu plus son au revoir à la fin.

En première partie, le groupe américain AM (qui avait ouvert pour Air au Métropolis en mars dernier) interprète les compositions de son dernier album, Future Sons & Daughters. Le trio (guitare, claviers et percussions), a vraiment laissé sa marque pendant les 40 minutes bien serrées qui lui sont accordées, particulièrement le percussionniste Chris Lovejoy qui est de loin l’être le plus charismatique à avoir occupé la scène de toute la soirée. L’homme aurait été totalement à sa place dans un concert de Dead Can Dance, c’est tout dire.

Charlotte Gainsbourg était à Montréal pour présenter deux spectacles issus de son plus récent album IRM.

On connaît davantage la fille de Serge Gainsbourg et de Jane Birkin pour sa carrière au cinéma.

On l’a vu dans Ma femme est une actrice, dans lequel elle partageait la vedette avec son conjoint Yvan Attal.

En mai dernier, on lui remettait la Palme d’or de la meilleure interprétation féminine au Festival de Cannes pour son rôle dans Antéchrist de Lars Von Trier.

La comédienne devenue chanteuse

La comédienne est aussi chanteuse. Elle a sorti un premier album en 2006. 5:55 avait été enregistré avec le groupe français AIR.

Pour son deuxième disque, Charlotte Gainsbourg s’est associée à l’auteur-compositeur-interprète américain Beck. Avec lui, elle réussit à s’affranchir de la légende qu’est son père Serge, pour développer son propre style musical.

Je ne peux pas toujours être en référence à lui… Il faut que je puisse exister moi aussi.
— Charlotte Gainsbourg

La musique semble être une affaire de famille chez les Gainsbourg. Déjà, le fils adolescent de la chanteuse et comédienne joue de la batterie. On peut d’ailleurs l’entendre sur son nouvel album, sur la chanson Trick Pony.

Il s’est installé à la batterie. Il ne savait pas qu’on enregistrait et Beck a trouvé que le rythme était super. Je suis très fière de pouvoir utiliser ce qu’il avait fait.
— Charlotte Gainsbourg

En spectacle, Charlotte Gainsbourg a interprété des chansons de ses deux albums, 5:55 et IRM, ainsi que deux chansons de son père, une de Bob Dylan et Le chat du café des artistes de Jean-Pierre Ferland.

Setlist of the 2nd show in Montreal on April 24, 2010 by evablue
  • Charlotte Gainsbourg à l’Olympia, Par Julie Bergeron, MontrealExpress, 27 avril 2010 à 9:47

Vendredi et samedi soir dernier avaient lieu le premier show de Charlotte Gainsbourg à Montréal, à l’Olympia.
En premiere partie AM nous a servi un petit 30 minutes de musique. Un peu à la Jack Jackson, très calme et très peace, ses petites chansons «easy» n’ont certes pas fait l’unanimité mais ont réchauffé la salle avant l’arrivée de Charlotte!

J’avais choisi de ne pas écouter du tout la musique de la demoiselle Gainsbourg avant d’aller voir le show (question d’être surprise, étonnée et de vraiment vivre la nouveauté) et effectivement, quel ne fût pas ma surprise en entendant Charlotte entamer la première chanson avec une superbe énergie, elle et ses cinq musiciens avec leurs nombreux instruments! Moi qui m’attendait à une Charlotte toute nue avec sa guitare et sa petite voix! Et bien non, c’était électrique, super vivant, l’ambiance était géniale dès le début, tous les spectateurs déjà séduits par ce qui les attendaient.

J’ai été déroutée par le style, conquise par un espèce de rock alternatif ou l’influence de Beck était évidente, avec un peu d’électronique ici et là. Sa voix monocorde, parfois en arrière plan parfois en avant, était tout à fait assortie à la thématique de ses chansons (un peu à la Cat Power).

Cette voix, celle d’une femme et non pas d’une chanteuse de profession, avec la tonalité un peu sensuelle quelle a voulu donner, s’accordait surprenament avec les sons que les musiciens jouaient.

Le travail derrière cet album est de toute évidence considérable, résultat de la merveilleuse collaboration Gainsbourg-Beck.

La demoiselle se devait un peu de nous interpréter une chanson du répertoire de son père et ce fut la seule chanson en français auquel nous avons eu droit, «Mélodie». Pas du tout comme l’original, c’était finalement assez agréable d’entendre du Serge Gainsbourg façon Charlotte.

Montréal, de toute évidence, l’adore. L’intimité qu’elle offre, ses excuses bafouées tout en recommençant la chanson «Jamais»… elle a eu droit a un «Charlotte on t’aime»!! En toute honnêteté (et surtout de la part de quelqu’un qui ne connaissait pas ta musique) Charlotte, ton show était génial!!

  • Concert familial pour Charlotte Gainsbourg à Montréal – De notre envoyé spécial à Montréal Pauline Delassus – Parismatch.com, 25 avril

Exclusif. C’est sous le regard émerveillé de Jane Birkin, sa mère, de son époux Yvan Attal et de leurs enfants Ben et Alice, que Charlotte Gainsbourg est montée sur la scène de l’Olympia de Montréal pour un concert envoûtant. Avant de se lancer pour la première fois sur les scènes françaises où elle ne s’est encore jamais produite, Charlotte Gainsbourg s’essaye au live en Amérique du Nord. Rencontre et récit.

La famille Gainsbourg ressemble à toutes les autres. Clouée au sol comme des milliers de Français par l’éruption d’un volcan islandais, elle a dû patienter avant de parvenir, enfin, à se retrouver pour les vacances de Pâques. Des gens ordinaires, ou presque ; les réunions familiales, chez les Gainsbourg, se déroulent souvent dans les coulisses d’une salle de spectacle ou dans la suite d’un hôtel luxueux… Et, plus précisément, ces jours-ci, aux Etats-Unis et au Canada à l’occasion de la tournée de concerts de la fille, Charlotte. La mère, Jane Birkin, devait se rendre un soir l’écouter à Chicago : « J’ai essayé de décoller de Montpellier, raconte-t-elle en riant. Mais j’ai dû repartir à Paris en train Corail, ça a pris sept heures ! »

L’époux, le réalisateur Yvan Attal et leurs deux enfants – Ben et Alice – étaient, eux, restés coincés à Paris. C’est finalement à Montréal qu’ils se sont tous retrouvés le 24 avril, à l’Olympia – cousine québécoise de la mythique salle française. Une heure trente de concert, le temps d’une dizaine de titres tirés de « I.R.M », son dernier album, plus trois hommages au père : « New York USA », « L’hôtel Particulier » et un tonitruant « Couleur Café » pour clôturer. « Je pense à lui sur scène, il est très présent » murmure la chanteuse. Ce sera tout sur la figure paternelle. Si l’énergique accueil québécois semble avoir réchauffé ses bras trop maigres, la jeune femme reste maladivement réservée. Un nuage de fumée – de Gitanes – entoure le mythe du papa star et poète, qu’elle n’a jamais voulu lever et qui sans doute la protège, elle, aujourd’hui.
Jane Birkin : « Ça fait 20 ans qu’on l’attend en France ! »

« J’avais une trouille bleue, continue Charlotte, de chanter devant ceux qui comptent le plus, mes proches. » La fille du grand Serge ne s’est encore jamais produite dans l’Hexagone. « Je n’ai pas envie de décevoir » avoue-t-elle encore tremblante après de longs applaudissements. Ces concerts américains lui permettent de se roder. Si le public aime, on a peur pour elle quand elle apparaît, fluette et pâle, perdue dans un débardeur blanc, les yeux cachés derrière ses cheveux. Mais la voix est là et le style aussi. Les mélodies, parfois à la limite de l’expérimental, alourdissent le corps et hypnotisent l’esprit.

On ne l’entend parfois pas assez mais on la voit et cela suffit. Enfant révoltée quand elle tape sur de grosses percussions, femme sensuelle quand elle attrape le micro à deux mains et susurre « Heaven Can Wait », sans Beck ce soir-là. Charlotte tient les promesses de son héritage et dit ne pas redouter la scène parisienne. Qui aime bien, châtie bien ? Son pays l’a vu grandir depuis « Charlotte for Ever » en 1986, mais ne connaît sa voix que sur disques. « Ça fait 20 ans qu’on l’attend en France ! » confie sa mère, impatiente. Elle arrive !

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