Charlotte Gainsbourg @ La Cigale, Paris – June 16, 2010

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  • Le chant timide de Charlotte Gainsbourg passe l’épreuve de la scène – Par Stéphane Davet, Le Monde, le 17.06.10 (Photo AFP/KENZO TRIBOUILLARD)

Si l’idée de monter sur scène a longtemps effrayé Charlotte Gainsbourg, la perspective d’un concert parisien semblait encore plus redoutée. Dans cette ville, le poids des responsabilités et l’ombre paternelle paraissaient sans doute plus grands. La fille de Serge Gainsbourg et de Jane Birkin s’est finalement jetée à l’eau. Sans se noyer.
L’actrice et chanteuse a beau avoir publié trois albums (de Charlotte Forever, en 1986, à IRM, en 2009), son concert du 16 juin à La Cigale, à Paris, n’est que le troisième de sa première tournée française. Même si elle est partie avant cela se roder lors d’une dizaine de concerts américains, la dame est encore en apprentissage. Le public l’encourage en conséquence. Emu par l’aura de sa timidité, sensible aussi à l’héritage qu’incarne cette liane aux longs cheveux bruns, à la croisée de l’anxiété du papa et de la sensualité de la maman (présente dans la salle). On sait que sa fragilité peut avoir du charisme. Sa voix peut-elle s’en contenter ?

Charlotte avance d’abord en groupe, entourée des cinq musiciens qui, sous la direction de Beck (figure excentrique du rock californien), avaient élaboré la couleur pop-rock expérimental de IRM. Ce quintette est un atout majeur, aussi solide qu’inventif, contrôlant l’originalité des rythmiques, l’humeur joueuse des synthétiseurs ou des guitares alternant puissance et subtile fantaisie.

La chanteuse y prend part, aux percussions ou en bidouillant un clavier. Sous-mixée, sa voix s’abrite d’abord derrière cette excellence collective. Beck intègre dans son esthétique les notions de maladresse et d’imperfection. Ses chansons ne sont pas pour autant simples à chanter. Souvent proches de la comptine ou du rap, ses mélodies vocales ne favorisent pas toujours l’expressivité du timbre. Certaines exceptions font un bel effet comme Heaven Can Wait, Time of the Assassins ou le rock jubilatoire Trick Pony, dans lequel Charlotte Gainsbourg se libère avec entrain.

Les élégants refrains que les Versaillais d’Air avaient concocté pour son précédent album, 5:55 (2006), sont parfois plus flatteurs pour cette délicatesse au bord de la rupture, mais la dame n’en a retenu que quatre, pour un set de vingt-deux chansons.

Etrangement, ce sont quatre reprises qui donneront les gages d’un potentiel vocal insoupçonné. Le Chat du café des artistes, d’abord, du Québécois Jean-Pierre Ferland, qui fait regretter que la Franco-Britannique ne tombe pas plus souvent le masque anglophone. Puis Just Like a Woman, de Bob Dylan, incarné par une chanteuse flirtant avec la profondeur d’un Leonard Cohen.

« J’ai la chance d’avoir travaillé avec Beck et avec Air, mais j’ai encore plus de chance de pouvoir piocher dans le répertoire du plus grand, du plus beau, du meilleur », nous laisse-t-elle deviner, avant de se lancer dans L’Hôtel particulier, prélevé dans la mythique Histoire de Melody Nelson paternelle. L’ambiance capiteuse du morceau profite des jeux de lumière distillés par Andi Watson, l’habituel éclairagiste de Radiohead.

C’est l’humeur festive de Couleur café, qui clôturera le concert, portée par l’enthousiasme de la foule et la conviction d’une fille fière de faire honneur à son père.

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  • Premier concert de Charlotte Gainsbourg à Paris, un zeste de Serge – AFP, 16 juin 2010

PARIS — « J’ai eu la chance de travailler avec Beck et Air, mais j’ai encore plus de chance de pouvoir piocher dans le répertoire du plus grand, du plus beau, du meilleur »… Et Charlotte Gainsbourg entonne « Hôtel Particulier » écrit par son père, Serge.

Pour sa « première fois à Paris » mercredi soir, la chanteuse et actrice ne manque pas de rendre hommage à celui qui l’a fait débuter il y a 26 ans sur « Lemon Incest » alors qu’elle avait 13 ans.

Le public de la Cigale, salle de spectacle du quartier de Pigalle, adore. Le morceau, tiré de l’album « l’histoire de Melody Nelson », a été écrit en 1971 par Serge Gainsbourg inspiré par sa muse Jane Birkin. L’année de naissance de Charlotte qui le revisite, guitares électriques débridées, plus proche de son propre répertoire.

Influences folk, ballades aériennes et rythmiques électroniques: Charlotte Gainsbourg chante en anglais son dernier album, « I.R.M » concocté par l’Américain Beck, et le précédent, sorti en 2006, « 5:55 » pour lequel elle s’était notamment entourée du duo français Air.

Pantalon en cuir noir, boléro assorti et tee-shirt blanc, Charlotte affiche une présence certaine. Mais elle a du mal à cacher sa timidité. D’ailleurs, elle s’en excuse. « Je ne suis pas très bavarde, vous ne m’en voudrez pas ».

Le public ne lui en veut pas, qui ponctue chacune de ses chansons par une ovation.

Il apprécie sa reprise de « Just like a woman » de Bob Dylan, qu’elle chante, assise, accompagnée notamment d’une guitare acoustique.

Le concert, qu’elle a rodé aux Etats-Unis et au Canada, s’achève au rythme des maracas sur « Couleur café », écrite et chantée à l’origine par Serge Gainsbourg.

La lumière se rallume dans la salle, et les spectateurs, qui s’apprêtent à sortir, s’arrêtent et applaudissent à tout rompre une spectatrice qui se lève d’un siège au balcon. Jane Birkin sourit.

Un autre spectateur a vibré durant tout le concert. L’acteur Yvan Attal, son mari.

Pourquoi Charlotte n’était-elle jamais montée sur scène à Paris? « Elle avait peur », confie-t-il à l’AFP. Selon lui, « elle a bien fait en tout cas » de franchir le pas.

Setlist par Petouille69
  • C’était comment Charlotte Gainsbourg à La Cigale ? – Par Julien Bordier, L’Express, le 17 juin 2010

Un concert appliqué, sage, rock et même festif sur la fin (avec Couleur Café en dernier rappel)… Un collègue mauvaise langue m’avait gentiment donné un conseil: « T’as intérêt à te placer près des enceintes ! ». Certes, Charlotte Gainsbourg ne concurrencera jamais Janis Joplin mais hier soir, sur la scène de la Cigale, la chanteuse avait déjà quelque chose de Patti Smith (cover de Horses) dans l’allure (t-shirt blanc, pantalon moulant en cuir noir, gilet noir). Certainement intimidée par cette première date parisienne de sa première tournée française, la chanteuse a pu compter sur le soutien d’une foule déjà conquise, prête à claquer dans les mains dès les premières notes de chaque morceau.

Accompagnée de cinq musiciens parfaits qui semblaient en garder un peu sous le pied, Charlotte Gainsbourg a débuté sa prestation très rock par IRM, titre éponyme de son dernier album enregistré sous la houlette du productif Beck. Au contact des chansons de IRM, certaines morceaux du premier album 5 :55, réalisé avec Air, gagnent en puissance (Jamais), d’autres paraissent un peu pâlichons (AF607105). Le passage le plus touchant de la soirée étant une reprise de Bob Dylan, Just Like A Woman, aperçu sur la BO du film I’m Not There. (Pour ce titre, un roadie (?) en costard cravate fait son entrée sur la scène pour placer un tabouret. Un concert de Charlotte Gainsbourg c’est vraiment classe.) Avec seulement deux disques au compteur, la frêle Charlotte, dont la voix était parfois noyée dans le torrent sonore, doit en effet piocher au delà de son périmètre. « J’ai eu la chance de travailler avec Air, avec Beck. J’ai aussi la chance de pouvoir puiser dans le répertoire du plus grand, au plus beau », glisse-t-elle avant de reprendre l’Hôtel Particulier de papa Serge.

22h15. Fin du concert. Le public quitte la salle en applaudissant Jane Birkin au balcon. Charlotte Gainsbourg pouvait vraiment se sentir en famille hier soir.

  • Charlotte Gainsbourg, un zeste de scène – Par Gilles Renault, Libération, 8 juillet 2010


Rock . Après la sortie de son troisième album, la chanteuse se lance enfin dans le grand bain scénique entre festivals surdimensionnés et Cigale bienveillante.

Il y avait du beau linge, le 16 juin, pour assister, sur la scène parisienne de la Cigale, aux «grands débuts» live de Charlotte Gainsbourg. Son compagnon, Yvan Attal, était présent, sa maman, Jane Birkin, aussi, au cœur d’une salle spontanément (exagérément ?) enthousiaste, comme pour mieux épauler la néophyte tardive dans ce qui, plus le temps passait – sans même s’appesantir sur le poids de l’héritage – présentait toutes les caractéristiques d’une épreuve.

Charlotte Gainsbourg, dont le nom est prioritairement associé à son père et ensuite au cinéma, a abordé la musique par la bande, reprenant le flambeau sous forme de flammèches plus que de brasier. Trois albums d’intérêt croissant marquent à ce jour son parcours : l’incommodant Charlotte For Ever,enregistré à 15 ans, en 1986 ; le surévalué5.55, concocté par le duo impassible Air en 2006 ; et l’aventureux IRM confectionné par le ludion américain Beck.

Catimini. C’est ce dernier CD qui, en toute logique, irrigue les concerts de Charlotte Gainsbourg. Loin des regards français, celle-ci a fait ses débuts au printemps, dans le cadre du festival californien top tendance de Coachella, mais en quasi catimini, à l’ombre de tels Them Crooked Vultures, Gorillaz ou Pavement. Depuis, elle a persévéré dans des manifestations absolument pas configurées pour ses épaules fragiles, comme les Eurockéennes de Belfort où, le week-end dernier, notre émissaire la voyait «en galère permanente», peinant à se faire entendre (stricto sensu) dans un lieu où le public baguenaude, s’ébroue et parfois même, comme au début de son set, chambre celui ou celle qui ne trouve pas grâce à ses oreilles.

Ce genre d’attitude ne risque pas d’avoir cours à la Cigale – ou dans toute autre salle à sa taille, fine – où Charlotte Gainsbourg sait pouvoir compter sur un public acquis. «Je ne suis pas très bavarde, vous ne m’en voudrez pas ?», pose à mi-parcours la chanteuse qui se tient, pour l’essentiel, un peu figée au centre, se démarquant ponctuellement en direction d’un clavier ou de percussions.

Charlotte Gainsbourg chante 22 chansons. Certaines achoppent sur des limites vocales flagrantes (le tube IRB curieusement sacrifié en ouverture, le Café du chat des artistes, trouvaille québecoise signée Jean-Pierre Ferland en 1970).

Partie. D’autres rehaussent le propos, tel l’alerte Trick Pony, clôture avant rappel où elle lâche la bride, Just Like a Woman, reprise à haut risque de Dylan dont elle s’acquitte honorablement, ou, l’Hôtel particulier, extrait de Melody Nelson pioché dans le répertoire «du plus beau, du meilleur» – au même titre que l’ultime Couleur café, prétexte anecdotique à des prémisses de karaoké. Une heure trente durant, Charlotte Gainsbourg est entourée des musiciens de Beck, déjà présents en studio, qui, dans un décor sobre (onze colonnes de lumières, six petits écrans, préférence monochrome), alimentent une garde-robe electro rock nullement racoleuse. Au demeurant, dans cette partie (party ?) citadine gagnée d’avance – comme on l’a vue perdue ci-dessus en d’autres circonstances dissipées – Charlotte Gainsbourg a le tact de ne pas en rajouter. Sans apprêt, tout juste se déclare-t-elle, au summum de l’extraversion, «contente d’être là». Ce qui semble plausible.

Videos

Me And Jane Doe

The Song that we Sing

Couleur Café

  • Charlotte Gainsbourg a conquis La Cigale – France 2, 17 juin 2010

Charlotte Gainsbourg a vaincu sa timididé pour jouer son tout premier concert dans la capitale mercredi 16 juin

« J’ai eu la chance de travailler avec Beck et Air, mais j’ai encore plus de chance de pouvoir piocher dans le répertoire du plus grand, du plus beau, du meilleur »…

Et Charlotte Gainsbourg entonne « Hôtel Particulier » écrit par son père, Serge, qui l’a fait débuter il y a 26 ans sur « Lemon Incest » alors qu’elle avait 13 ans.

Le public de la Cigale, la salle la plus chaleureuse du 18e qui affiche complet, adore. Le morceau est tiré de l’album « L’histoire de Melody Nelson », inspiré à Gainsbourg par sa muse Jane Birkin en 1971. L’année de naissance de Charlotte qui le revisite, guitares électriques débridées, plus proche de son propre répertoire.

Influences folk, ballades aériennes et rythmiques électroniques: Charlotte Gainsbourg, de retour d’une tournée d’une dizaine de dates aux Etats-Unis, chante en anglais.

Elle mêle les chansons de son dernier album, « I.R.M » concocté par l’Américain Beck, à celles du précédent, sorti en 2006, « 5:55 », pour lequel elle s’était entourée du duo français Air.

Pantalon en cuir noir, boléro assorti et tee-shirt blanc, Charlotte affiche une présence certaine mais tout en réserve, qui n’est pas sans rappeler celle de son modèle Patti Smith. Pourtant elle a du mal à cacher sa timidité et son trac. D’ailleurs, elle s’en excuse. « Je ne suis pas très bavarde, vous ne m’en voudrez pas ».

Le public ne lui en veut pas, qui ponctue chacune de ses chansons par une ovation. Après une version de « Just like a woman » de Bob Dylan, le concert s’achève au rythme des maracas sur une reprise de « Couleur café », nouvelle pépite empruntée à son père.

La lumière se rallume dans la salle, et les spectateurs, qui s’apprêtent à sortir, s’arrêtent et applaudissent à tout rompre une spectatrice qui se lève d’un siège au balcon. Jane Birkin, qui a poussé sa fille à vaincre sa peur bleue et à se jeter à l’eau, sourit. Charlotte s’est fait un nom sur scène. Elle reviendra à Paris, dans la même salle, les 8 et 9 juillet.

La tournée de Charlotte Gainsbourg se poursuit le 19 juin à Bruxelles, le 20 juin à Lille, le 2 juillet aux Eurockéennes de Belfort, le 4 juillet à Montreux, les 8 et 9 juillet à Paris (Cigale), le 13 juillet à Carcassonne et le 16 juillet aux Francofolies de La Rochelle.

  • La timide Charlotte Gainsbourg entre en scène – Par 20 minutes – Mis à jour le 17.06.10

Après une série de concerts donnés il y a quelques mois aux Etats-Unis, Charlotte Gainsbourg débutait hier soir à Paris sa tournée européenne*. « Ce n’est pas naturel pour moi de …

Après une série de concerts donnés il y a quelques mois aux Etats-Unis, Charlotte Gainsbourg débutait hier soir à Paris sa tournée européenne*. « Ce n’est pas naturel pour moi de faire ça, mais j’avais une envie de voir ce que ça pouvait donner. Faire des concerts, c’est en quelque sorte un nouveau métier pour moi », nous confiait la chanteuse après son passage au très branché festival Coachella, en Californie. « C’était plus facile pour moi de débuter là-bas. L’enregistrement de mon album s’est déroulé à Los Angeles, donc il y avait une certaine continuité à y entamer cette tournée. »

Un peu pour conserver le son de l’album et beaucoup pour se sentir rassurée, la chanteuse s’est attaché les services des musiciens de Beck, avec lesquels elle avait passé des mois en studio. « Sur mon album précédent, il aurait été difficile d’envisager une tournée sans Nicolas Godin et Jean-Benoît Dunckel, du groupe Air. » Même bien entourée, Charlotte Gainsbourg a toujours le trac. « Le jour du concert, j’ai la peur au ventre du lever au coucher. Surtout ici, en France. J’ai beaucoup d’appréhension parce que j’ai envie de plaire, pas de décevoir. Heureusement, une fois sur scène, j’éprouve beaucoup de plaisir. »Recueilli par Capucine Cousin

  • Premier concert de Charlotte Gainsbourg, « taisez-vous mauvaises langues ! »Par Sophie Lutrand, TF1, le 17 juin 2010

Chronique – Première scène française pour Charlotte Gainsbourg mercredi soir à La Cigale à Paris. Un rendez-vous souvent reporté mais pari réussi pour la chanteuse qui a travaillé avec Air et Beck.

« J’irais bien au premier concert parisien de Charlotte Gainsbourg ! »
« Ok mais seulement si tu écris une chronique négative », raille mon rédac chef. Oups, qui lui a dit pour les posters dans ma chambre d’ado ?

A la Cigale, le spectacle commence sur le trottoir. Ivan Attal, un peu froissé- décoiffé, accueille les amis, les musiciens américains, les connaissances. Sur le trottoir, journalistes et chanteurs (Joseph d’Anvers, Patxi) conversent. Des journalistes essaient de tirer quelques mots au compagnon de Charlotte Gainsbourg : « Elle a dit qu’elle ne savait pas si vous seriez là, vous jouez au chat et à la souris », « Est-ce qu’elle a peur ? ». Ivan Attal hésite, rigole, refuse poliment et s’en va saluer sa belle-mère, Jane Birkin. On est en famille donc. Dans la salle, Piers Faccini (lire la chronique de son album) chauffe la salle qui est déjà bien remplie mais encore un peu sage. Charlotte commence à 20h45 pétantes annonce la fille à l’accueil. Le public ? Des trentenaires… et plus. Hype, mais pas tant que ça, mixité homme-femme quasi parfaite.

Force et fébrilité
20h50, elle arrive, pantalon cuir, t-shirt blanc, gilet d’homme et cheveux lachés, un petit air de Patti Smith. Elle est accompagnée de cinq musiciens, quatre garçons et une fille, une gigantesque sauterelle blonde en mini-jupe. Pas de temps morts, pas de blabla, elle saisit le micro et se lance avec IRM, le titre étrange de son dernier album composé par Beck et inspiré de sa propre expérience suite à un accident cérébral. Les trois premiers titres s’enchaînent sans quasiment reprendre son soufle, comme pour chasser une peur un peu raide. D’ailleurs, elle perd une de ces deux baguettes qu’elle utilise façon « Tambours du Bronx », là encore, sans doute pour se donner de courage.

Pas de « Bonjour Paris, comment ça va ? », « Je ne suis pas bavarde, vous ne m’en voudrez pas », sourit-elle. « C’est ma première fois en France, première fois à Paris, je suis très heureuse d’être là, très heureuse que vous soyez là ». La voix et le corps se détendent, le charme et la grâce s’installent. Certaines chansons lui vont mieux que d’autres, les plus rocks plutôt que les douces, bizarrement. Une exception pourtant avec la reprise magistrale de Just like a woman de Bob Dylan (chanson qu’elle interprète sur la BO du film I’m not there). La musique est moins présente et laisse plus de place à la voix de la chanteuse qui ne recule pas devant le défi, bien au contraire et l’interprète tout en nuances. Révélation de la soirée : Charlotte Gainsbourg a une voix ! Si, si ! Taisez-vous mauvaises langues ! Sur un album, on s’arrange avec les arrangements. Mais pas sur scène. Et même si parfois, la voix s’échappe, comme disait Serge, ce sont les imperfections de Charlotte qui font son charme.

Le plus grand, le meilleur
En parlant de Serge, Charlotte Gainsbourg a pioché deux chansons dans son répertoire, L’hôtel particulier et Couleur café, sur laquelle elle clôt son concert au bout d’1h30 et de deux rappels. « J’ai eu la chance de travailler avec Beck, avec Air, mais j’ai aussi l’immense honneur de pouvoir piocher dans le répertoire du plus grand, du plus beau… du meilleur », glisse-t-elle avec la moue rieuse de celle qui sait son manque d’objectivité mais l’assume.

Bref, au baromètre des sourires et des mines réjouies sur le trottoir de Pigalle, c’est un pari réussi pour Charlotte Gainsbourg qui sera à nouveau à La Cigale les 8 et 9 juillet, le 20 juin à Lille, le 24 juin à Lyon ainsi qu’aux Eurockéennes de Belfort.



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