Balenciaga Paris, making of et interview croisée

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Le site officiel BalenciagaFragrance.com raconte la genèse du parfum Balenciaga Paris : maginifique interview croisée (Charlotte et Nicolas se posent des questions), vidéos du making of du parfum et de la campagne de publicité déjà diffusée auparavant…

Questions de Charlotte à Nicolas

Te souviens-tu de notre première rencontre ?
Bien sûr de mon côté, je te connaissais déjà. Mais oui je me souviens que lors d’un défilé on m’a demandé si je voulais te rencontrer car tu aurais bien aimé y assister. C’était l’été 2000 le show avait lieu aux Arts Décoratifs. Donc tu es venue. Moi dans les coulisses, je ne pensais qu’à toi. Puis tu es arrivée en backstage. Il y avait foule et tu étais seule sur le côté. On nous a présentés. Tu avais aimé. Et on s’est dit qu’on aimerait se revoir. J’ai trouvé mon métier merveilleux. Mais vois-tu, dans le fond j’ai toujours pensé à toi. Même avant de te rencontrer je dessinais pour toi.

Au fil de ces années, que penses-tu de notre amitié ?
Elle a été subite et spontanée. Tu es pure, malgré toute cette mécanique qui t’entoure et que tu connais par cœur, où l’image domine. J’admire la façon dont tu te protèges. Une façon de préserver une certaine innocence chez toi. Cette forme de naïveté m’étonne et me touche toujours. Tes questions et tes réflexions intactes me nourrissent. Au bout de dix ans d’amitié, cet enthousiasme et cette légèreté entre nous deux n’a pas changé. Ta spontanéité m’est essentielle. Avec toi, je suis au calme.

Comment dessine t’on un parfum ?
Un parfum, c’est l’immatériel absolu. Et c’est aussi une présence immémoriale. Un parfum flotte et s’inscrit. J’ai toujours été fasciné par ce paradoxe. On « porte » un parfum et pourtant on n’a plus besoin de vêtement. Créer un parfum, c’est le strict contraire de mon métier initial. Moi je construis, j’architecture… Ici, nous sommes dans le domaine du fantasme pur. C’est la liberté d’idéaliser la femme que je veux, sans lui donner une allure concrète. J’aime aussi l’idée qu’un parfum puisse être pluriel. Plusieurs femmes le porteront et pourtant il s’exprimera d’une façon unique sur chacune d’elle.

Pourquoi voulais-tu que je sois l’image de ce parfum ?
Tu es exactement ça. Tu es une présence forte et évanescente à la fois. Tu n’es pas l’icône, ni l’image de ce parfum. Tu es l’idée que je m’en fais.

Nous en avons tant parlé de cette idée de parfum !
Depuis si longtemps oui. Tant d’années à le rêver. Tu étais ma consultante particulière. Quel étonnement quand je t’ai demandé ton parfum et tu m’as répondu : rien ! Ta seule indication : te surprendre.

Pourrais-tu tout me dire sur Balenciaga Paris ?
C’est un parfum volontaire. Il paraît léger. Il sait être ombrageux. La violette est un faux ami. On peut le croire fragile. Il est délicat de prime abord, et pourtant il laisse un sillage qui s’affirme. Je tenais surtout à ce qu’il soit aussi un parfum de vêtements. Un parfum sur un vêtement c’est une autre sensualité. Il sera parfait sur ton trench !

Questions de Nicolas à Charlotte
Te souviens-tu de notre première rencontre?
Ca devait être au premier défilé auquel j’ai assisté. On m’avait dit que tu aimerais que je vienne. J’ai dû aller te voir en coulisses mais, la foule du défilé et ma timidité de l’époque ont fait que je n’ai regardé que le bout de mes pompes.

Qu’est ce qui t’a le plus marqué chez Balenciaga ?
La rencontre avec toi et ton style qui m’a donné l’envie d’être plus féminine.

Y a t’il une robe qui t’a touchée ?
La tenue que je portais à l’ouverture du festival de Cannes, quand j’étais au jury. Je me sentais protégée, comme un uniforme militaire.
La robe que tu m’as faite pour les Césars quand j’étais présidente, parce que tu l’as faite exprès pour moi !
Et une robe blanche en toile de parachute parce qu’elle se rapprochait d’une robe de mariée inattendue, moi qui ne me suis jamais mariée.
Pourquoi as-tu accepté d’être l’image de Balenciaga Paris ?
Parce que tu me l’as proposé. Je n’ai jamais vraiment porté de parfum et je suis fière d’en avoir été l’inspiration.
Comment incarne-t-on un parfum ?
En restant soi-même et en me laissant porter par ton regard et celui de steven Meisel.

Toi si discrete, te voilà image d’un parfum, comment l’envisages-tu ?
Je sais que je suis encadrée par l’image de Balenciaga. J’ai une entière confiance en ton regard. J’ai la sensation que tu me révèles avant même de prendre conscience de là où tu m’emmènes. Ce parfum est comme les robes que tu me dessines et dans lesquelles je me sens bien.

L’envisages-tu comme un rôle à jouer ?
Non. Balenciaga est comme une deuxième maison. Représenter ton parfum est une évolution qui s’inscrit naturellement dans la relation que j’ai avec le style de Balenciaga. Ce parfum a une forte personnalité, comme tes vêtements, à la fois classique, féminin et raffiné, et l’idée que tu l’aies envisagé pour moi me plaît.

Tu étais très émouvante à Cannes… Depuis ce film tu n’as plus peur de rien ?
C’est vrai que ça m’a permis d’aller loin dans une impudeur (aussi bien physique que des sentiments) inhabituelle, mais voulue. Ca m’a sans doute décomplexée, parce que l’enjeu était ailleurs.

A quel moment Balenciaga te va le mieux ?
Dans le regard d’Yvan sans doute.

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