Le single « Lemon Incest » par Charlotte & Gainsbourg (1984)

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En 1984, Gainsbourg publie chez Philips son seizième album studio « Love on the beat ». Le premier single de l’album n’est autre que  « Lemon Incest » , un duo avec sa fille Charlotte, la première expérience dans la chanson de Charlotte Gainsbourg . Composée d’après l’Étude n°3 en Mi majeur op.10 de Chopin, « Lemon Incest » a été enregistré à New York, ce fut l’occasion pour Charlotte de faire son premier voyage aux USA. Le titre est resté dans les mémoires autant pour son texte et son clip.

Clip de « Lemon Incest », réalisé par Serge Gainsbourg

Playback TV de « Lemon Incest » (1985)

Les Paroles de « Lemon Incest », de Serge Gainsbourg

Inceste de citron
Lemon incest
Je t’aime t’aime je t’aime plus que tout
Papa papa

Naïve comme une toile du Nierdoi Sseaurou
Tes baisers sont si doux
Inceste de citron
Lemon incest
Je t’aime t’aime je t’aime plus que tout
Papa papa

x2
L’amour que nous n’ferons jamais ensemble
Est le plus beau le plus violent
Le plus pur le plus enivrant
Exquise esquisse
Délicieuse enfant
Ma chair et mon sang
Oh mon bébé mon âme

Inceste de citron
Lemon incest
Je t’aime t’aime je t’aime plus que tout
Papa papa

Différentes éditions du single « Lemon Incest » (45T, CDV, CD single) :

La photo de la pochette du 45T est réalisée par Jean Ber

Ce que Charlotte dit de « Lemon Incest » :

En 2014, dans le magazine I.D., à la question « Quelle est votre chanson préférée ? », Charlotte répondait : « La Ballade de Melody Nelson avec mes parents, et Lemon Incest avec mon père et moi. »

En 2013, à Vanity Fair, Charlotte déclare : « Lemon Incest, c’est la seule chanson de moi que je peux réécouter. Comme si j’avais peur de l’oublier parce que j’ai envie de l’entendre, lui, et d’entendre ce rapport-là. »

En 2011, elle se confie à Courrier International : « En 1984, à tout juste 13 ans, Charlotte chante en duo avec son père Lemon Incest, à côté duquel Je t’aime, moi non plus a l’air parfaitement innocent. Le titre semble faire l’apologie de l’inceste et de la pédophilie, même si, quand j’aborde le sujet, Charlotte assure qu’il n’en est rien. En dépit ou en raison du scandale, la chanson est restée dix semaines dans le top 10 français et a valu à la préadolescente une notoriété un peu lourde à porter. “Heureusement, confie-t-elle, je venais juste de partir en pension quand la chanson est sortie. Je n’étais pas du tout au courant de tout ce scandale. J’étais protégée.

Qu’a-t-elle ressenti toutefois en chantant la chanson puis en se comportant de façon aguicheuse dans le clip, où elle et son père sont allongés côte à côte sur un grand lit, lui torse nu et elle, vêtue uniquement d’un tee-shirt et d’une culotte ? “Oh ! je n’étais pas innocente, explique-t-elle, je savais ce que je chantais. Mais ça ne me dérangeait pas, ça m’amusait. En plus, il y avait de la pureté derrière tout ça. La chanson parle vraiment de l’amour entre un père et sa fille. C’est ce que disent les paroles – l’amour que nous ne ferons jamais ensemble. Et vous savez, ajoute-t-elle avec un sourire, je pense que même à l’époque, j’étais habituée à son goût de la provocation. C’était son point fort.”

En 2009 au Parisien Charlotte confie ne pas avoir souffert du scandale que le titre fit à sa sortie : « J’ai été complètement protégée. Le hasard a voulu qu’à cette époque-là je demande à partir en pension. J’étais en Suisse, cloîtrée dans une école à l’abri de tout. Donc, je n’ai absolument pas vu le scandale. Quand je suis revenue, c’était terminé. C’est un souvenir génial pour moi. J’avais eu envie de faire cette chanson, je comprenais très bien le sens du texte. »

En 2006 à Télérama Charlotte avoue aimait énormément cette chanson : « Lemon Incest  me donne la chair de poule. Je n’arrive pas à l’écouter souvent mais je trouve que c’est vraiment réussi. Avec sa voix à lui et ce qu’il a su capter chez moi : une grande fragilité qui rend la chose charmante.« . Et à Libération : « J’ai adoré le faire, plus que l’album Charlotte Forever. Je comprenais le texte, je n’ai pas été prise en traître. C’était un souvenir magique de lui faire plaisir, de sentir que les accidents que j’avais dans la voix étaient les bienvenus. Il m’a traitée comme un petit objet précieux. »

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